On peut prétendre avoir eu une vie difficile, ou bien une vie extrêmement facile. Je ne prétends ni l'un, ni l'autre. J'ai vécu, autant que peut le permettre ma trentaine. Et je dois dire que j'apprécie ma vie, avec ses hauts, et ses bas. Je ne suis pas plus intelligent qu'un autre homme, mais je suis médecin. Chirurgien, pour être précis. Je pense que cela me donne plus d'intelligence que n'importe qui. Car n'importe qui n'est pas capable de réagir dans l'urgence quand un homme à moitié mort débarque devant lui. Il ne peut pas trouver en une seconde le nombre exact de milligrammes de solution qu'il faut donner à ce patient pour lui sauver la vie, ou pour adoucir ses souffrances le temps qu'il s'en aille.

Pour ma part, mon enfance fut plutôt douce. Une mère attentionnée, douce, qui sut me donner tout l'amour dont j'avais besoin. Un père invisible, mais qui pourtant laissait des traces de son passages, des cadeaux à Noël. C'était un brillant neurochirurgien, peut-être que cela lui donne des excuses. Mais cela n'empêche pas que pour moi, je n'avais qu'une mère. C'est peut-être pour ça que j'ai passer mes années collège et lycée, ainsi que la fac à draguer. J'avais trop d'amour à donner. Un soir, dans un bar, je rencontrais une jeune fille magnifique. Elle avait des yeux bleus à faire tourner la tête de tous les hommes présents, et ses longs cheveux blonds me faisait penser aux champs de blé en été. J'avais envie d'y passer ma main, d'embrasser son crâne, de la couvrir de baisers et de cadeaux. J'avais alors vingt-et-un ans, j'étais encore en faculté de médecine, mais cela ne m'empêchais pas de décompresser lorsque j'en avais besoin. Et cette jeune fille, beaucoup trop jeune pour être entrée légalement dans ce bar, me plaisait. Non plus que ça. Un sourire charmeur au bout des lèvres, je passais la soirée avec elle, parlant de tout et de rien, mais surtout de rien d'utile. Un peu de la médecine, de mes cours, des siens, de sa vie. Beaucoup de sa vie. J'aimais en apprendre sur elle, mais elle restait plutôt secrète. Cela me plaisait. Cette nuit-là, nous finîmes dans les bras l'un de l'autre, dans ce lit ou j'avais déjà conquéri de nombreuses personnes, hommes et femmes. Cependant, cette nuit là fut différente. Oui, cette nuit, ce fut elle qui conquérit mon cœur. Sadie.

Les années passèrent, les études aussi. Aussi vite que me le permettais mon âge, je finis chirurgien dans le grand hôpital de Glenwood Springs. Je passais mes journées et mes nuits la-bas, excepté quand je n'étais pas de garde ou j'allais me coucher après un verre dans ce bar ou je l'avais rencontrée. Oh, avec les années, j'avais finis par passer à autre chose bien entendu. Les conquêtes s'enchaînaient dans mon lit, quelques histoires sans véritable amour. Au fond de moi, sans vouloir le reconnaître je pensais toujours à cette jolie blonde qui avait chavirer mon cœur. Et je connaissais son nom, son prénom. Illégalement et grâce au ficher de l'hôpital, je me mis à chercher son adresse. Peut-être était-elle toujours ici ? Bingo. J'avais son adresse. Le lendemain même, je me rendis à la porte de sa maison, frappant. Une jolie blonde m'ouvrit, mais ce ne fut pas ma Sadie. « Vous êtes sa colocataire ? » La jeune femme rit en appelant mon amie, et je contractais ma mâchoire en croisant les bras, attendant. Rapidement, Sadie se présenta et me poussa a l'extérieur, sortant avec moi. Je la regardais de haut en bas. Elle n'avait pas changer d'un poil, elle était aussi belle qu'avant. L'attrapant doucement par le bras après l'avoir expliquer ma venue, je tentais une approche en l'embrassant tendrement. Cependant, elle recula et me mit une gifle, la première de ma vie. Me redressant aussitôt, je la regardais, surpris et fronçais les sourcils. Cependant, avant qu'elle ne file, je lui fis part d'une dernière chose. « Au fait, moi c'est Sidney ! Mais tu peux m'appeler Sid ! »

Il lui fallut une centaine de cartes pour qu'elle daigne m'offrir un rendez-vous. Le caractère de Sadie me plaisait de plus en plus, je dois l'avouer. Lors du dîner, j'appris à découvrir une femme nouvelle, plus mûre, plus affirmée. Mais tout aussi séduisante qu'à l'époque. La soirée se passait merveilleusement bien, mais lorsqu'elle m'annonçait qu'elle était en couple avec la femme que j'avais pris pour sa colocataire, Roxy, et qu'elle allait se marier, je ne pu empêcher mon cœur de se serrer. Ainsi, c'était ça, se prendre un râteau. Me mordant la lèvre, je me tâchais d'être compréhensif et à la longue, nous devinrent de bon amis, peut-être les meilleurs du monde, même si je ne pouvais m'empêcher d'espérer plus, vainement. En tant que médecin, j'apprends des choses que j'aimerais ne jamais savoir. Ce fut le cas lorsque Sadie vint me voir, malade et présentant les symptômes d'une grossesse. Je me chargeais de l'examiner bien que mon cœur me criait de ne pas le faire et de retourner avec ma conquête du moment, de laisser un autre médecin la prendre en charge. Mais c'était ma Sadie, je ne pouvais pas refuser. Après plusieurs examens, je lui annonçais qu'elle n'était pas enceinte, mais je me rendis aussi compte qu'elle m'avait mentit en me disant qu'elle n'avait jamais été enceinte, puisque son dossier affichait un avortement lorsqu'elle avait dix sept ou dix huit ans. Ce ne fut que plusieurs jours plus tard que je me mis à psychoter. Est-ce qu'elle était tombée enceinte de moi ? Aussi loin que je me souvienne, nous n'avions pas mis de protections ce soir là. Cependant, jamais je ne lui posais la question, respectant son espace privé, et attendant qu'elle fasse le premier pas.

Mes trente deux ans approchaient, et mon amitié avec Sadie ne disparaissait pas. Au contraire. J'avais assiter à son mariage, j'avais vu grandir sa petite fille, ainsi que l'accident de sa femme. Tout s'était passé tellement vite. Lorsque Roxy avait disparu, j'avais été là pour Sadie, pour l'épauler, l'aider, élever sa fille avec elle. Car oui, même si Roxy avait porter l'enfant, Kalina était la fille de Sadie, élevée par mon amie uniquement, et par moi aussi. Et à force d'être aussi proche, puisque oui, je dormais chez elle certains soirs, et ce qui devait arriver arriva. Un soir, elle céda à mes avances et se retrouva pour la deuxième fois dans mes bras, cette fois dans son lit. Désormais, je peux ressentir le trouble entre nous, cependant, je prie pour que cela recommence encore et encore. Et je ne quitte plus Sally d'une semelle, que ce soit pour s'occuper d'elle ou bien simplement pour sa présence. Je n'aimais pas la laisser seule avec ce qu'elle vivait, car un deuil est toujours difficile. Alors je suis là pour l'épauler et m'occuper de Kalina quand elle veut être un peu seule.

Hate de voir l'évolution de votre lien toutefois je trouve ça dommage qu'on en apprenne pas beaucoup sur la vie de Sid mis à part son lien avec Sadie



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