Texas, Amethyst a 7 ans
A la naissance, j'ai atterri dans une famille avec des moyens réduits. Mes parents n'ont jamais été très riche mais ils ont toujours essayé de joindre les deux bouts. Mon père est plombier, pour me payer une école digne de ce nom il a du faire des tas d'heures supplémentaires, bosser les week ends. Ma mère, elle, est peintre, mais elle a du prendre un boulot de professeur d'arts plastiques à l'université. Ses tableaux se vendaient bien, et à bons prix, mais c'était un revenu trop aléatoire pour compter uniquement dessus. Ils se donnaient vraiment du mal pour mon éducation alors vous imaginez bien la tête qu'ils avaient chaque fois que je devais leur expliquer pourquoi j'avais donner un coup de pied dans x et un gifle à y.
«
Mais maman ! Il voulait prendre mon dessert et celui de Charlotte ! Il nous a harcelé, et il a faillit la forcer ! Je pouvais pas le laisser, alors je me suis juste défendu ! » J'observe le visage désespéré de ma mère qui se met à soupirer, se laissant tomber sur une chaise.
«
Ecoute Ami tu peux plus continuer comme ça, ton école a tout de même un certain prestige, ils vont finir par te renvoyer ! Et comment on feras hein ? Ça voudra dire que tout les efforts qu'on a fourni ton père et moi n'auront servi à rien ? » Je tire la tête parce que dans le fond je sais qu'elle a raison, et je ne veux surtout pas leur faire de peine ou les mettre dans l'embarras.
«
Mais alors qu'es-ce tu veux que je fasses maman ? La prochaine fois je lui donne tout ce qu'il veut ? Si c'est ce qu'il faut que je fasse pour que tu ne sois plus fâchée alors d'accord. » Elle lève les yeux au ciel, me prends dans ses bras en souriant. «
Non mon cœur, maman ne veut pas que quelqu'un t'embête, seulement la violence ne résout pas tout. Tu sais quoi ce garçon qui t'embête, demain on ira en parler avec le proviseur et ta maîtresse, eux ils pourront s'occuper de ça. »
Et depuis j'ai du ravaler ma colère quand je croisais ce genre d’énergumène, mais dans le fond je n'en pensais pas moins et il m'arrivait encore de leur régler leur compte à ma manière.
Finalement, les efforts de mes parents ne furent pas vint, j'étais devenue une des meilleurs élèves de l'école et ils m'offraient même une bourse pour mes années suivantes. Mes parents ont pu ralentir un peu la cadence et ça nous faisait un grand bien à tous.
Les années passaient, mais nous étions toujours heureux, comme quoi l'argent ne fait pas le bonheur, et celui qu'on gagnait nous suffisait à vivre correctement, dans une maison plutôt jolie. Et le reste de mon enfance fût tranquille.
Texas, Amethyst a 18 ans
Le lycée... Bizarrement un de mes passages préférés pour ce qu'il s'agit de l'école. Beaucoup s'y rendait avec la peur au ventre, la peur de se faire insulter, railler, racketer. Eh bien moi des peurs, je n'en avais aucune, parce qu'ici les gens savaient très bien qui j'étais. J'étais une fille assez populaire, et tout le monde savait que je ne me laissais pas marcher sur les pieds. Et j'employais une partie de mon temps à faire en sorte que ces gens apeurés n'ait plus de raisons d'avoir peur. J'ai toujours détesté les brutes, les gens violents et méchants. J'étais le genre de fille qui avait de l'influence, mais avec un cerveau en supplément et tout sauf une langue de vipère. En plus de cela j'étais une très bonne élève et une pompom girl hors pair. Beaucoup de garçons me tournaient autour et il faut dire que j'ai tenté l'aventure avec beaucoup d'entre eux, ou plutôt avec leurs deuxième cerveau, puisque bien souvent le premier était inexploitable malheureusement.
Un autre point positif du lycée c'était Bonnie, ma meilleur amie. Je l'ai rencontré ici, nous étions assise à côté en cours de biologie. Elle était pire que nul et j'étais la meilleure de la classe, deux contraires. Alors on a commencé à en rire, je lui expliquais un peu mais souvent elle n'y comprenait rien, ce n'était pas son truc. Puis on a cherché à faire des trucs que l'on avait plus en commun, sortir, aller au cinéma et une vraie amitié s'est nouée. On ne se quittais pas, elle venait dormir à la maison, on partait en vacances ensemble parfois. C'était assez fort entre elle et moi, c'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à me demander si les filles ne m'attiraient pas. Mais je trouvais ça vraiment étrange et ça me flanquait une telle frousse que j'ai arrêté immédiatement d'y songer. Et puis est venu le temps de l'université, je suis partie en médecine et elle en ingénierie. Ce n'est pas pour autant que notre amitié a pris fin.
Je lui téléphonais tous les soirs et on passait des heures à se raconter notre journée. Les profs et leur caractère, les nouveaux mecs que l'ont avait rencontré, les pimbêches qui nous pourrissaient la vie. Les jours étaient plutôt heureux.
Texas, la vingtaine d'Amethyst
A 20 ans, on pense que tout est beau, tout est parfait, mais ce n'est pas forcément le cas. Non pas que ma vie soit insupportable, seulement tout n'était pas qu'un long fleuve tranquille. Mes parents commençaient à vieillir, et mon père avait eu un accident de travail qui ne lui permettait plus de travailler autant qu'avant. Et les frais d'université en médecine étaient assez excessifs, j'ai donc du me prendre un petit boulot. C'est comme ça que je suis devenue serveuse dans un petit café très mignon. L'uniforme m'allait tellement bien que j'en étais tombé amoureuse, et puis ils servaient les meilleurs fraisiers de la ville. Mon travail était assez fatiguant mais au fil du temps je commençais à vraiment l'apprécier. Mais c'était vraiment éreintant de jongler entre mes études, mes internats et mon boulot. Ce fût une partie de ma vie assez compliqué.
Heureusement j'avais quelques distractions : les hommes, les fraises, les séries télés et la glace. Avant mes 20 ans je n'avais jamais vraiment eu de relations sérieuses. Mais un jour Tyler est arrivé dans ma vie, pour le meilleur ou peut-être le pire, ça on en le sait jamais au début. Il travaillait avec moi au café et l'on s'entendait à merveille. Il était du genre à me taquiner très souvent. Et un jour il a sauté la pas.
Je nettoyais une table, la fermeture n'était pas loin. «
Dis pierre précieuse ! Tu voudrais pas sortir avec moi un de ces soirs ? Un cinéma par exemple ? » Il m'a sorti son sourire charmeur et j'ai ris. «
Dis ! M'appelle pas Pierre précieuse combien de fois je devrais te le dire ! » Je lui donnai un coup de chiffon aux fesses et il éclata de rire. «
Mais bon, pour le ciné... Pourquoi pas ! » C'est comme ça que ça a commencé, par un ciné. A la fin du film il m'a raccompagné et la suite est évidente. «
J'aurais du t'inviter plus tôt Amy, tu es superbe. » Je vivais une sorte d'idylle, vous savez ce sentiment que l'on ressent quand on tient à quelqu'un, l'amour je crois.Tout le monde dit qu'il ne faut pas mélanger amour et boulot mais bon, je m'en fichais un peu moi des commentaires des gens. Ce n'était pas mon patron de toutes manières. Je me rappelle encore tous les moments que l'on a passé à virevolter comme des tourtereaux, les pauses déjeuner que l'ont transformait en pause coquines derrière le comptoir, les fous rires que l'on avait. Mais un jour tout s'est dégradé. Le jour où je l'ai surpris avec Clara, une nouvelle serveuse au café, une blonde sans cervelle, c'est comme ça que je les appelle celle là en tout cas. Je ne l'ai pas réellement pris sur le fait mais je voyais bien qu'ils papillonnaient un peu trop ensemble.
Alors un jour je l'ai coincé dans la réserve et je lui ai demandé une explication.
«
Tu m'expliques ? Tu crois que je suis dupe et que je t'ai pas vu avec la poupée blonde ? » Je pense qu'il devait lire la colère sur mon visage.
«
Elle s'appelle Clara ! Et qu'est-ce que tu racontes ? Il ne s'est rien passé entre elle et moi ! » Pff toujours la même rengaine. «
Oui pour l'instant peut-être ! A quoi tu joues ?! » Il se mit à soupirer et là vraiment j'étais exaspérée. «
Écoute Amethyst, en fait, je crois que je suis tout simplement pas près pour une relation sérieuse. Je suis désolé. » Il posa sa main sur mon bras, comme si ça allait arranger les choses, comme si ce geste pouvait suffire à tout pardonner. Mais ça ne prenait pas avec moi, j'étais en rage. «
Pardon ? ! Et tu n'aurais pas pu le savoir avant ça !! Enfoiré !! » Je le repoussai violemment et sorti en claquant la porte.
Après cela j'ai dû le côtoyer au travail, lui et sa Clara, mais pas une fois je ne lui ai adressé la parole, et il n'était pas question de changer de boulot pour un abruti comme lui. Mais j'ai trouvé le réconfort avec Bonnie, elle m'a accompagné dans mes insultes envers Tyler et les pots de glaces devant des films tristes.
Texas, Amethyst a 28 ans
Il y a quelques mois j'ai enfin commencé ma résidence en Chirurgie. J'ai fini mes études, mes internats, il ne manquait plus que ma résidence en Chirurgie et après je serais enfin chirurgienne. Bref tout était parfait, j'allais bientôt pouvoir gagner beaucoup d'argent pour moi et pour aider mes parents. Le métier me plaisait vraiment, et je recevais souvent des compliments. Il faut dire que je mettais vraiment du cœur à l'ouvrage, il n'y avait pas plus concentré que moi en salle d'opération. J'ai sauvé ma première vie, ce jour là j'ai ressenti une vague de chaleur, je ne saurais mettre un mot dessus mais c'est ce jour que je me suis dit que ce métier était fait pour moi. Mais un bonheur n'arrive jamais seul, un jour j'ai reçu un coup de fil de Bonnie. «
Allô ? Amy ? C'est moi... Écoute il faut que je te parle, c'est assez important.. » Je pouvais savoir à sa voix que quelque chose n'allait pas. «
Bonnie ? Est-ce que ça va ? Eh bien oui je passerais chez toi ce soir bien sûr ! » Elle souffla. «
Non non ! Je vais passer à l'hôpital, de toutes manières il le faudra... » Sa voix était petite, discrète, ce n'était pas bon signe. «
A tout à l'heure ! » Avant que je puisse dire un mot elle avait raccroché. J'étais vraiment inquiète. Elle a fini par passer à l'hôpital et en effet ses nouvelles n'étaient pas bonnes. Elle avait des problèmes de santé il fallait l'opérer de toute urgence, sa vie était en danger. Bonnie avait expressément demander que ce soit moi qui l'opère, j'étais plutôt réticente à cette idée mais pour elle, j'acceptai.
Vint alors le jour de l'opération. J'étais vraiment stressée, c'était affreux. Bonnie était là, allongée sur la table d'opération, inconsciente et sa vie dépendait de moi. Sans attendre je commençai l'opération. Mais au bout de quelques temps un bruit se fit entendre, le bruit que l'on préférerait ne jamais entendre. Je paniquai. «
Qu'est-ce qui se passe ?! On la perd ! Son cœur lâche ! Vite ! Chargez !! » Et tandis que l'on s'activait dans la salle d'opération je voyais ma meilleure amie nous quittait peu à peu. Son cœur ne revint jamais à la vie et je m'effondrais. J'aurais du la sauver, j'aurais du. Après la mort de Bonnie je n'étais plus apte à travailler correctement alors je pris un congé. Je passai mes journées à me morfondre dans mon lit.
Et ma vie changea encore quand je tombai devant les informations. «
Aujourd'hui, une petite vile du Colorado aura connu une tragédie. Une tornade s'est abattu sur Glenwood Springs laissant la ville dans le chaos et les débris » Glenwood Springs, le Colorado... Ce n'était pas très loin du Texas ça. Il était peut-être temps que je change de vie. Je gardai cette idée dans un coin de ma tête pendant plusieurs mois, je repris le travail mais l'envie n'y était plus, cet endroit me rappelait trop de souvenir. Alors je commençais à rassembler mes affaires, à régler des choses administratives et à chercher un emploi à distance dans l'hôpital de cette ville. Heureusement les chirurgiens étaient toujours utiles et on me proposa un poste vraiment intéressant. C'est ainsi que le 15 juin 2014 je posai les pieds à Glenwood Spinrgs, ma nouvelle ville.
Juin 2014, Amethyst arrive à Glenwood Springs
Je posai mes valises pour la première fois dans cette petite ville qui était plutôt charmante. Des mois s'étaient écoulé depuis la tornade et la ville s'était reconstruite. JE sentais que j'allais me plaire ici. Comme je n'avais pas réfléchi au logement, et puis avouons le je n'aime pas trop vivre seule, je me contenterais de l'hôtel pour un moment. Ma paye me le permettait bien. Je me dirigeai donc vers le fameux Colorado Hôtel que l'on m'avait recommandé. A l'accueil une femme charmante me réceptionna. «
Bonjour, que puis-je faire pour vous ? » Je lui souris et déposai mes bagages près du comptoir. «
Bonjour ! Je voudrais une chambre s'il vous plaît, si possible avec une belle vue, et assez agréable, le prix ne m'importe pas. Comme je vais y rester plus ou moins longtemps j'aimerais m'y plaire. » Elle jeta alors un œil à son registre afin de chercher ce qui me conviendrait le mieux. «
Vous êtes nouvelle ici n'est-ce pas ? Eh bien croyez moi je suis sûre que vous allez vous plaire ici ! C'est une ville plaisante ! » Je lui souris tandis qu'elle me tendait la clé de ma chambre. «
Oh ne vous inquiétez pas pour moi, je sens que cette ville a beaucoup de choses à m'apporter. »