Je serrais les poings, encore énervé et ne voulant pas écouter les remontrances stupides de mon vieux. « Bon sang Théodore ! Encore une bagarre ? Mais à quoi tu pensais ! » Et voilà. Je fronçais les sourcils, serrant le poing un peu plus. Jamais je ne me serais permis de le frapper bien sûr, mais j'étais en ce moment même en train de me battre contre cette fureur qui me dévorait. Cette fureur qui s'est installé en moi depuis sa mort et dont j'étais fatigué à combattre. « Il a insulté Maman ! Il m'a dit que c'était bien fait pour moi qu'elle soit morte, que je l'avais mérité ! » Mon père soupira, visiblement fatigué aussi. Comment j'aurais pu laisser passer ça ? Personne ne mérite de perdre un parent et ma mère était la personne la plus douce au monde. Non, je suis fier de lui avoir pété des dents à cette enflure. « Mais c'est écrit que tu étais allé le chercher en premier avec tes copains pour lui mettre la tête dans la cuvette des toilettes. Il ne pensait pas ce qu'il disait Théodore, il était simplement en colère contre toi. » Je détournais le regard. Me foutre des crétins, les humilier, c'était mon seul défouloir si je ne frappais pas. J'étais chez les populaires, les meilleurs du lycée et ça me plaisait de faire du mal aux geeks et aux moins que rien. « Il l'a quand même dit ! Je ne laisserais personne insulter Maman et surtout pas un gros boutonneux à lunettes ! » En réponse, je fus puni et mis en quarantaine dans ma chambre. Je m'allongeais sur mon lit après avoir claqué violemment la porte et je frappais dans le mur, me fichant du mal que ça pouvait causer à ma main. Ce genre de douleur ce n'était rien comparé à celle qui me faisait souffrir chaque jour dans mon cœur. Je glissais ma main sous le lit pour sortir une photo de famille où Maman était présente. Elle me manquait... Je voulais tellement la revoir. Shem était aussi triste que les autres, mais il réussissait à contenir sa peine. Iza, se souvenait à peine d'elle alors elle n'était pas la plus triste. Et Papa... Papa continuait à jouer son rôle de père, il le fallait. Mais je n'étais pas comme eux. J'avais la même peine qu'eux bien sûr, mais je ne pouvais tout simplement pas la contrôle. Il fallait qu'elle sorte et c'était sous forme de colère. Je haïssais le monde entier pour sa mort et agir comme un vrai connard me soulageait. Pour un moment seulement certes, mais c'était déjà ça. Après avoir toqué à la porte, Shem entra dans ma chambre sans ma permission et vint s'asseoir sur mon lit. « Papa t'as encore grondé, pas vrai ? » Je hochais de la tête, encore sur les nerfs. « Maman n'aurait pas voulu te voir comme ça, tu le sais ? » Oui je le savais, mais je ne pouvais pas combattre constamment cette douleur et cette colère en moi, c'était trop fatiguant. Je commençais à hocher de la tête avant de sentir des larmes couler le long de mes joues. Aussitôt, mon frère me prit contre lui, me laissant pleurer et sangloter. « Elle me manque aussi Théo, elle nous manque à tous... » Je le serrais contre moi et profitais de ce moment pour pouvoir pleurer, c'était tellement rare que je me laisser aller. Heureusement, je n'étais pas seul pour affronter tout ça.

« Il n'en est pas question Iza, je t'interdis d'aller à cette boîte. » Elle soupira et me regarda avec colère, un regard que je ne connaissais que trop bien. « T'es pas mon père Théo, si je veux y aller, j'irais. » Elle commença à s'éloigner de moi, mais j'attrapais son bras pour l'en empêcher. « Non, mais je suis ton frère et je fais attention à toi. Tu sais ce qu'on dit sur cette boîte ? Je n'ai pas envie de venir te récupérer à l'hôpital parce que tu auras fait une overdose ! » Elle tira sur son bras pour que je la lâche et se tourna pour me défier du regard. « Et c'est toi qui dit ça ? Soyons honnête, t'es mal placé pour me juger. » Je ne pouvais pas la contredire malheureusement. En plus de frapper et d'humilier les autres, j'ai découvert d'autres moyens de me défouler plus tard. J'ai enchaîné les filles et les mecs dans mon lit, j'ai trouvé un excellent réconfort dans la boisson et je me suis même essayé à quelques pétards de temps en temps. Bref, on ne peut pas dire que j'ai été un exemple. Mais tout ça était fini désormais, j'avais mûri et je voulais réparer toutes les erreurs que j'avais faite. Je voulais être un homme responsable et bien, j'en avais assez de fuir la réalité en prétextant que c'était à cause de la mort de ma mère. « C'est vrai que j'ai fait... pas mal de conneries. Mais c'est justement parce que je sais ce que c'est que je ne veux pas que tu les fasses aussi. T'es encore jeune, tu comprendras plus tard. » Eh merde, vu son regard, ça ne lui a pas plu... « Je ne suis plus une gamine Théo ! Je fais mes propres choix. Retourne plutôt boire un verre de cette bouteille que tu caches sous ton lit. Eh oui, je suis au courant pour tous ces verres que tu t'enfiles à longueur de journée... » Bizarrement, elle semblait plus blessée qu'énervée. Est-ce que ça la gênait ? Est-ce qu'elle se faisait du souci pour moi ? Pourtant, je ne buvais pas tant que ça. C'est vrai que j'aime bien voir quelques verres par jour, mais... Mon regard se faisait plus déterminé tandis que je la fixais dans les yeux. « Très bien, tu sais quoi ? Demain, je vais aux alcooliques anonymes. A partir de demain, j'arrête de boire. Je deviens sobre. » Son regard se faisait un peu surpris et je croyais y déceler une lueur de soulagement. Mais sans attendre, je pointais mon doigt en direction de sa chambre. « Maintenant, tu files dans ta chambre pour te changer et tu restes ici ce soir. Et n'essaie pas de te faire la malle. Si tu vas à cette boîte, j'irais aussi et je te ramènerais par la peau du cul s'il le faut ! » Elle soupira et jura contre moi, mais finit par aller dans sa chambre. Bon, j'avais réussi pour ce soir, mais je savais très bien qu'elle trouverait un moyen d'y aller une prochaine fois. Je me rendais compte que j'étais trop sur son dos, mais j'avais trop peur pour elle, trop peur de ce qui pourrait lui arriver. Je l'aimais tellement, je ne pourrais pas me le pardonner si elle finissait mal. Shem ne me comprenait pas, il trouvait qu'on devait la laisser respirer un peu, mais je ne pouvais pas faire ça. Enfin, pour le moment, je montais dans ma chambre pour prendre la bouteille qui s'y trouvait. Juste une dernière verre avant d'être sobre pour la vie ? Ça ne pourra pas me faire de mal après tout... Non, je ne pouvais pas faire ça. Je redescendais pour aller jeter la bouteille, observant ma sœur étirer un léger sourire en me voyant, vêtue de son pyjama. Je lui rendais son sourire avant de m'approcher d'elle. « Alors, qu'est-ce que tu veux regarder ce soir ? Promis, on se fait du pop-corn ! »

Je sonnais à la porte, attendant que l'on vienne m'ouvrir. Au bout de quelques secondes, il vint m'accueillir avec l'un de ses sourires que je n'arrivais pas à qualifier et me laissait entrer. Rapidement, j'apercevais la petite bouille de mon Matt et je le prenais dans mes bras, lui faisant des papouilles. « Alors mon p'tit Matt ? C'était bien aujourd'hui ? » Il ne me répondit pas, mais je savais à son sourire qu'il était content de me voir. Le pauvre devait être encore un peu perturbé d'avoir quitté sa mère d'un coup et de vivre à moitié avec son père.. Je savais que je comptais pour lui. Je l'embrassais une dernière fois sur la joue avant de le reposer auprès de ses jouets. Je me retournais vers le baby sitter, souriant. « Merci encore pour aujourd'hui, je sais que ça ne doit pas être facile ce que je vous demande. » Encore l'un de ses mystérieux sourires. Je le trouve tellement étrange avec moi. J'ai l'impression qu'il me déteste et que je l'amuse à la fois. « Ce n'est rien, Matt est un garçon adorable et j'adore passer du temps avec lui. Même si, à mon avis, il préférerait voir son père plus souvent. » Eh oui, j'étais devenu papa d'un garçon de trois ans. Je n'avais ni copine, ni femme, mais c'était simplement l'une de mes erreurs de jeunesse si l'on peut dire. Parmi mes nombreuses conquêtes, l'une d'elle est tombée enceinte et ne m'en a jamais parlé, ce que je comprends parfaitement. J'étais trop pourri à cette époque, j'aurais sûrement renié l'enfant. Malheureusement, un grave malheur est arrivé à sa mère et l'on s'est tourné vers moi, le père. Forcément, je suis encore un peu sous le choc de me découvrir parent, mais je ne pouvais décemment pas abandonner mon fils. J'avais perdu ma mère aussi, je savais qu'il avait besoin de moi. « Je sais... J'aimerais le voir plus souvent aussi, mais avec le boulot et... » Et la famille. Personne de ma famille ne savait encore que j'avais un fils. Je ne leur avais toujours pas dit, tout simplement parce que j'avais honte de l'avoir eu dans ces conditions. Et comme je vivais avec ma famille, j'ai trouvé Rider. Il était sans emploi et je lui ai proposé de garder mon fils pendant mes heures de travail au garage familial. Il avait accepté, mais je lui avais aussi demandé de l'héberger chez lui tant que ma famille n'était pas au courant. Du coup, Rider passait plus de temps avec mon propre fils que moi. Bien sûr, j'aimerais l'avoir tout le temps avec moi, mais je dois encore trouver le courage d'en parler à ma famille. Heureusement pour moi, Rider a accepté et je viens voir Matt chaque soir après le boulot. « Ah, vous avez quelque chose là... » Rider s'avança vers moi et frotta son pousse contre le coin de mes lèvres pour tenter d'essuyer de la graisse sans doute, venant du garage. Il étira ensuite un de ses sourires qui me mettaient mal à l'aise et je ne me rendais pas compte que mes joues rougissaient un peu. Il avait le don pour me mettre mal à l'aise celui là ! « Bon je... Je dois aller faire quelque chose, je reviendrais plus tard pour voir Matt. A tout à l'heure ! » Je quittais vite la maison, embarrassé. Ce Rider me disait définitivement quelque chose, mais impossible de me rappeler. Quoiqu'il en soit, j'avais le pressentiment qu'il n'avait pas fini de jouer avec moi.

Pour moi tout est parfait . T'as intérêt à vite me dire que t'as un gosse sinon, je te laisse dormir dehors . Et puis je sens que je vais adore ce petit Rider . On a plus qu'à attendre que Iza finisse sa fiche avant de réunir cette belle petite famille



Maintenant que tu es un pur habitant de Glenwood Springs, tu as plusieurs choses à faire pour bien t'intégrer. Après ta validation, certains points te seront automatiquement attribués. Par la suite, tu pourras en demander d'autres dans ce sujet. Si tu veux te créer un scénario ou rechercher des liens précis, le mieux serait de te rendre dans ce sujet. N'oublie pas d'aller recenser ton métier et de te faire un logement, ainsi qu'une fiche de liens ! Et surtout, n'oublie pas de t'amuser parmi nous, petit chou, en espérant que tu te plaises chez les fous