« j'suis pas bien dans ma tête, maman. »
« T’es pas gentil Davy, j’suis plus ton frère ! » Furieux, Rory fonça vers sa chambre quand sa mère lui coupa la route et le saisit par le bras. « Pourquoi tu dis ça chéri ? Davy n’est qu’un bébé, il ne parle pas encore, mais je suis sûre que d’ici quelques temps, tu te plaindras parce qu’il te parle beaucoup trop. Il gazouille déjà tellement, je suis sûre qu’il sera un grand bavard. » Un petit sourire se dessina sur le coin des lèvres de l’aîné. « Alors il me déteste pas ? » Leur maman ne put s’empêcher de rire et caressa le visage de son fils. « Bien sûr que non. » Du haut de ses huit ans, Rory savait pourtant très bien que Davy ne pouvait pas discuter avec lui, mais parfois, sa frustration prenait le pas sur sa raison, il était comme ça, ce qui inquiétait beaucoup ses parents, toujours sur le qui-vive, notamment lorsqu’il jouait avec le petit. « Attention Rory ! » Son père se précipita sur lui et le repoussa fermement du berceau. Le jeune garçon voulait sûrement jouer avec le petit, mais il s’y prenait mal, et il avait serré trop fort la main du poupon qui hurlait maintenant à plein poumons. « Y’en a marre Rory, t’es bête ou tu le fais exprès ?!! » Le papa était furieux, il ne comprenait pas comment son fils pouvait être si irresponsable près du bébé. « James, calme-toi. Il n’a pas fait exprès voyons ! » Elle serra son fils contre elle. « Il ne fait jamais exprès mais il fait tout de travers ce gosse !!! » James sortait de ses gonds, mais sa femme ne supportait pas qu’il puisse parler de Rory de cette manière, encore moins devant lui. « Sors. Va prendre l’air, te calmer, mais je t’interdis de parler de notre fils de cette manière. » Si elle était douce, elle savait être ferme elle aussi, et il n’y avait donc pas matière à discuter. Il prit sa veste et sortit sans attendre, laissant Kimberly seule avec les deux garçons en pleurs.


« I’ve got no control, powerless, and I don’t care it’s obvious »
« Madame Durant, votre fils souffre d’une personnalité épileptoïde, autrement dit, c’est ce qui explique ses colères, ses élans de violence ou d’affection. Il ne peut pas les contrôler, alors nous allons le mettre sous traitement, ça réduira les crises, mais sachez que ce n’est pas un remède miracle, la situation de Rory est permanente j’en ai peur. » L’aîné des deux garçons était assis à ses côtés tandis que Davy était sur les genoux de sa mère. « Maman ? » Elle avait du mal à encaisser la nouvelle, une part d’elle était effondrée de savoir qu’il n’y avait rien à faire contre ces crises à répétitions, mais une autre était soulagée de savoir qu’il y avait une explication médicale à tout ça, que Rory n’était pas fou, il était simplement différent. Davy continuait de la regarder avec ses grands yeux bleus, ne comprenant pas pourquoi elle ne réagissait pas. Après quelques secondes, elle finit par lui déposer un baiser sur la joue, le leva puis se leva elle aussi, tendant la main au médecin devant elle. « Merci docteur, c’était important de comprendre ce à quoi on avait à faire. A bientôt. » Elle se saisit de l’ordonnance et avança vers le hall de l’hôpital afin de remplir quelques papiers. Pendant ce temps-là, Rory et Davy jouaient au loup au beau milieu de l’entrée. « C’est toi le loup Roro ! » Deux secondes, il n’avait pas fallu plus longtemps pour que la situation lui échappe. Des pleurs, et le crâne en sang, Davy était au sol, et Rory au-dessus de lui, le visage rouge de colère. « C’est pas moi le loup, tu m’as pas touché, c’est mon pull que t’as touché ! C’est pas pareil ! » Paniquée, elle se jeta sur le bout de chou de quatre ans, tandis que les infirmières accouraient déjà. « Rory !!!! Qu’est-ce que t’as fait !!!!! » Le garçon, aujourd’hui âgé de douze ans, se rendit compte de sa bêtise et explosa en larmes, s’enfuyant en dehors de l’hôpital. « Reviens-ici ! Rory !!!! » Un fils blessé, l’autre en fuite, qu’avait-elle bien pu faire pour avoir à gérer tout ça toute seule. Depuis le divorce, Kim avait réussi à maintenir sa famille à flot, mais plus l’ainé grandissait, plus il gagnait de la force et moins il était facile pour elle de l’affronter lorsqu’il tombait dans ses névroses. Finalement, elle le retrouva quelques mètres plus loin, assis sur un banc, en train de pleurer. Il était effondré, inconsolable. Réalisant qu’elle n’aurait sûrement pas du s’emporter comme elle l’avait fait, elle s’assit près de lui et posa sa main sur sa jambe. « Excuse-moi Rory, je n’aurais pas dû m’emporter, j’étais inquiète et j’ai eu peur, je n’ai pas réfléchi. » Celui-ci ne la regarda pas, il continuait de sanglotter. « J’ai… j’ai tué Davy, tu peux m’abandonner maman, c’est papa qui avait raison. » Le cœur de Kimberly rata un battement. « Mais non mon cœur, Davy va aller bien, il est mal tombé et du coup, il a saigné, mais les médecins s’occupent de lui, ils vont le recoudre et il ne saignera plus. Et ne dis pas de bêtises, ton père t’aime, il faut me croire. Il ne t’a pas abandonné, il a juste choisi de prendre un peu de temps pour lui histoire de réfléchir. » Finalement, Rory leva les yeux vers sa mère. Elle atténuait la vérité, et quelque part, son fils avait sûrement raison, mais lui avouer la vérité signifierait aussi de lui dire que son propre père avait préféré une vie sans lui que d’affronter ce handicap. « Oui, bin il réfléchit depuis trois ans, c’est long non ? » Sa mère baissa la tête. « Allez, viens, on va aller voir ton frère. » Tous les deux s’assirent dans le couloir en attendant que le médecin leur ramène le petit, ses six points de suture sur le crâne.


« There's a lightning in your eyes I can't deny..." »
« Sortez tout de suite de ma classe ! Tous les deux, dans le bureau du proviseur !!!! » Devant leurs camarades hilares, Seth & Davy sortirent du cours de Monsieur Lexington, fiers de cette nouvelle ligne à leur palmarès des meilleures pitreries. « Tu crois que ça a plu à Savy ? » Seth leva les yeux au Ciel. « Sérieux, t’es relou. Pourquoi tu ne lui dis pas que tu l’aimes ? » Davy baissa la tête, cette option, il y avait déjà pensé, mais la peur du rejet et surtout de gâcher cette amitié l’avait toujours empêché de faire ce pas. « Nan, c’est pas une bonne idée. Elle a qu’à venir elle. » BAM. Coup de poing dans l’épaule. « T’es vraiment une mauviette… Ça va c’est juste Savy hein… Tu la connais par cœur, alors démerde-toi et dis-lui bon sang ! » Seth avait raison, et si le petit brun aux yeux bleus n’avait peur de rien lorsqu’il s’agissait de faire le spectacle, c’était plus compliqué quand il fallait se livrer. « Bref. On dit quoi au proviseur cette fois ? » Quelques pas plus tard, Davy explosa de rire tout seul. « J’ai une idée !! » Il n’avait pas eu le temps de frapper que déjà ils entendirent leur nom à travers la porte. « Entrez donc, vous connaissez le chemin mieux que quiconque désormais… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous deux messieurs ? Qu’est-ce qui me vaut une énième visite ? » Il les regardait, tour à tour, et si leur attitude aurait dû le faire sortir de ses gonds, quelque chose lui disait qu’ils le faisaient rire. « C’est lui m’sieur, il nous a dit de faire un exposé sur le débarquement des soldats américains sur les plages normandes, sauf qu’il n’a pas voulu se mettre de notre côté, alors on l’a shooté avec nos sarbacanes comme l’ennemi. S’il n’est pas avec nous, il est contre nous. La preuve, il nous arrête alors qu’on jouait les sauveurs. Est-ce que vous trouvez ça juste ? Hein, monsieur, dites la vérité ? » Le proviseur avait un demi-sourire, il était clair qu’il avait de l’affection pour ces deux gamins, aussi turbulents soient-ils. « Allez, filez… » Quelques mètres plus loin, les deux garçons sautaient partout et criaient déjà victoire.


« Je compte sur toi... Si je meurs, prie pour moi. »
Main dans la main, Davy & Savannah s’étaient finalement embrassés quelques semaines plus tôt, une après-midi durant laquelle Seth et Samuel les avaient bizarrement lâchés. En sortant du Saint-James Café, Davy déposa un bisou sur la joue de sa « copine ». Il devait absolument rentrer chez lui avant que sa mère ne rentre et réalise qu’il était sorti alors qu’il lui avait promis de faire le ménage pendant qu’elle était au travail. « On se voit demain ? Dis à Samuel qu’il me doit vingt dollars pour le jeu vidéo que je lui ai filé ! » Elle haussa les épaules, lui sourit et s’éloigna tandis qu’il courrait jusqu’à chez lui. Sur le chemin, il tomba sur un camarade de classe, et quinze minutes de perdues dans son contre la montre contre la serpillère, l’aspirateur et le pire de tout, la vaisselle. « Salut Henry, lundi, 9h tapantes mec ! » Le ciel s’était déjà assombri, et Davy avait encore quelques centaines de mètres à faire avant d’arriver chez lui. Le vent s’était levé, ça soufflait… fort… Très fort. Et puis il l’aperçut, au loin. Enorme, immense, et ses muscles se figèrent. Il n’avait jamais vu de catastrophe, mais pourtant, tout à coup, il avait l’impression de vivre la fin du monde. Et puis une immense douleur… Et plus rien.


« This is survival of the fittest. »
La lumière le brûle. Rien n’a de sens, d’ailleurs, où est-ce qu’il est ? Pourquoi y’a personne ? Et pourquoi est-ce qu’il ne peut pas bouger ? Est-ce que quelqu’un l’entend ? Il panique, mais personne ne voit rien, mais pourquoi est-ce que personne ne vient ?!! Immobile, les yeux entrouverts, il attend. Et puis quelqu’un s’approche, Davy n’aperçoit qu’une silhouette, c’est flou, mais il sent qu’on s’agite autour de lui. Un flash dans les yeux, il ferme ses paupières immédiatement. « Davy, tu m’entends ? » Il voudrait répondre oui, mais il n’arrive pas à parler… Il panique. « C’est normal, tout va bien. Cligne des yeux une fois pour oui… » Il cligne. « Oh mon Dieu ! Appelez madame Durant tout de suite !!! Dites-lui que son fils vient de se réveiller, c’est un véritable miracle !!!! » Lorsqu’elle est arrivée, sa mère l’a serré dans ses bras, fort, tellement fort. Elle pleurait, et le garçon ne comprenait pas. Est-ce que quelqu’un pouvait lui parler, lui expliquer ?! C’est le médecin qui arriva un peu plus tard qui mit des mots sur ses questions... Pas toutes, loin de là, mais un bon nombre d’entre elles. « Davy, tu es à l’hôpital de Glenwood Springs… Est-ce que tu te souviens de ta ville ? » Est-ce qu’il était idiot ? Bien sûr qu’il connaissait Glenwood Springs, il habitait ici ! Un clignement. « Bien… Il y a eu une tornade, et on pense que tu as été percuté par une barre de fer, ou quelque chose comme ça. Depuis ça, tu étais… endormi. Est-ce que tu te souviens de la tornade ? » Une tornade ? Mais de quoi parle-t-il ? Le dernier truc qu’il avait fait, c’était d’aller boire un milkshake avec Savannah… Savy… Elle est où Savy ? Il aurait bien envie de la voir, elle et son petit sourire angélique. Deux clignements. Il ne savait pas de quoi il parlait. « Davy… Tu étais dans le coma, pendant… un long moment. » Un long moment ? Ça veut dire quoi ça ? Une semaine ? Deux jours ? Pourquoi tout le monde a l’air si surpris de le voir se réveiller ? « Ça fait deux ans que tu es dans ce lit… » Aucun clignement. Juste le choc. Quoi ??!!! Mais non, hier encore, il était à l’école avec Seth et Samuel, c’est impossible. Non, non, non. C’était une erreur, il était en plein cauchemar. Alors il ferma les yeux. Il ne voulait plus les voir, ni même répondre à leurs questions stupides !!!! Non, il refusait. Et puis il s’en souviendrait si quelque chose comme ça lui était arrivé, on ne peut pas dormir pendant deux ans ?! DEUX ANS !!! Tout se bousculait dans son esprit, il était complètement perdu, et plus il y pensait, moins ses idées avaient de sens. Et puis il était épuisé…

Mouahhaha j'ai trop adoré la passage avec Seth je me suis trop imaginé la scène Elle est très bien ta fiche ma choup's, j'aime vraiment ce que tu as fait de Davy Hâte de jouer les retrouvailles entre ces deux-là



Maintenant que tu es un pur habitant de Glenwood Springs, tu as plusieurs choses à faire pour bien t'intégrer. Après ta validation, certains points te seront automatiquement attribués. Par la suite, tu pourras en demander d'autres dans ce sujet. Si tu veux te créer un scénario ou rechercher des liens précis, le mieux serait de te rendre dans ce sujet. N'oublie pas d'aller recenser ton métier et de te faire un logement, ainsi qu'une fiche de liens ! Et surtout, n'oublie pas de t'amuser parmi nous, petit chou, en espérant que tu te plaises chez les fous