Un silence, un murmure, les doigts dansent. Ils caressent, frôlent, choisissent la note qu’ils viendront provoquer, produire dans un élan délicieux, délicat quelques rares fois fiévreux. Et son corps se tend, et son corps répond. Ses muscles fins, légers, roulent sous sa peau, ses épaules dansent, son buste s’incline si que son corps tout entier semble ne faire qu’un avec cette musique jaillissante de son âme créatrice.
Lui faisant face, quantité de regards, de lèvres entre-ouverte accueillant la magie de ces notes venant trouver un sens, une résonance particulière en chacun d’eux. Ces âmes, ces centaines d’âmes amoureux de la musique classique c’étant déplacées pour venir rencontrer la jeune prodigue dont le talent foudroyant faisait vibrer depuis peu, le monde de la musique. Elle était telle un bourgeon se nourrissant de soleil, s’épanouissant sous les projecteurs éclairant son visage d’enfant à l’étrange regard fixe. Et de ses yeux bleus elle ne percevait que la course effrénée de ses doigts répondant au souhait de son cerveau.
Cette soirée était particulière. Cette soirée était la dernière. Elle venait clore un rêve ayant à peine trouver le temps de naître, venait éteindre un espoir déjà jeté au tapis, condamné par les sombres annonciations d’un médecin. Le voile s’étendait déjà, des visages la jeune femme ne percevait plus que des détails, des éclats de couleurs au milieu d’un noir angoissant. Le noir… Il allait l’engloutir, emporter avec lui ses plus grandes aspirations, ses rêves les plus fabuleux et ruiner cette force, ce talent magnifique qui jaillissait de ses doigts. Alors elle joue, se livre, dévoile les profondeurs de son âme à son publique avant de rendre les armes dans un soupir que nul n’entendirent. Tout était fini avant même de commencer. Il n’y avait plus rien à faire, la fin avant le commencement, triste humour…

« J’ai troqué mon habit de princesse pour un jean et un tee-shirt. Je peine à trouver mon peigne, me cogne à ma commode, ne parvient pas à retrouver mon téléphone. Cela fait des jours que je suis ici, assise sur mon lit à compter les heures, à attendre. Attendre… Quoi ? Que le jour se lève ? Que la nuit tombe ? Plus rien n’a d’importance. Cela fait dix jours que j’ai donné mon dernier concert et la nuit est à présent mon quotidien. J’ai abandonné mes talons contre des vieilles converses usées, troquée mes sorties de folies contre des soirées à manger du pop-corn devant un film dont je ne peux plus voir les images. Je ne le supporte pas. Je ne le supporterais jamais. Ne plus pouvoir voir, voilà une chose à laquelle je pourrais m’adapter mais, ne plus pouvoir jouer… J’ai essayé pourtant, de conquérir les touches, de trouver les notes mais je n’y parviens pas. Pas sans ma vue, pas sans mes yeux, pas sans ma volonté. Ma volonté… Partie en fumée elle aussi. Je ne me supporte plus. Mon corps n’est plus qu’un bleu immense résultat de mes tentatives dérisoires pour sortir de chez moi. Je ne m’habitue pas à ma canne, je ne m’habitue pas à l’absence de couleurs, tous ces bruits me font peur. Le monde est bruyant, effrayant, je ne me rendais pas compte avant et maintenant… Les voix m’inquiètent, ne plus voir l’expression des êtres m’entourant m’emplit d’une angoisse sans nom. Je me renferme, devient agressive, arrogante, refuse l’aide que l’on voudrait m’apporter. Ma mère lutte, contre ma maladie, contre moi, contre elle également. Elle me voit sombrer, ne parvient pas à me retenir, accuse mes colères et mes insultes sans jamais se dresser contre moi. C’est de ça dont j’aurais besoin. De réaction, de force, d’une collision, que l’on me réapprenne à voir, à espérer, à songer que tout n’est pas fini. Et pourtant… Je rejette quiconque voudrait me tendre la main. Je ne parle plus à mes amis, ne mange plus. Je deviens une vulgaire poupée de chiffon, je sens mes os rouler sous ma peau nue, je deviens quelqu’un d’autre, le fantôme de ce que je suis. Où vais-je ? »

Tu dois partir… Je ne sais plus quoi faire Anja. Mais je ne supporte pas de te voir comme ça, ce n’est plus possible alors… Je t’ai trouvé un endroit où te rendre. Une cure thermale, loin, très loin de Paris, de tes souvenirs. Je ne sais pas si… Je voudrais que… Enfin. Essaye s’il te plais. Juste ça, juste ce départ, je ne peux rien te proposer d’autre, accepte ça, je t’en pris, accepte le.

« Je suis partie. Pour elle, pour moi, pour l’ailleurs. Peut-être ai-je encore la force d’y croire je ne sais plus, je suis perdue… Mais j’essaye, encore, une dernière fois. »

J'aime beaucoup ton personnage, ce côté ange déchu et puis tu as une superbe plume Bref, c'est avec plaisir que je te valide.



Maintenant que tu es un pur habitant de Glenwood Springs, tu as plusieurs choses à faire pour bien t'intégrer. Après ta validation, certains points te seront automatiquement attribués. Par la suite, tu pourras en demander d'autres dans ce sujet. Si tu veux te créer un scénario ou rechercher des liens précis, le mieux serait de te rendre dans ce sujet. N'oublie pas d'aller recenser ton métier et de te faire un logement, ainsi qu'une fiche de liens ! Et surtout, n'oublie pas de t'amuser parmi nous, petit chou, en espérant que tu te plaises chez les fous