Ce matin il fait pas trop mauvais, le ciel est bleu, même si quelques nuages parsèment le ciel de leur présence et joue à cache-cache avec le soleil. Il fait doux et j’ai enfilé simplement une veste en jean par-dessus mon t-shirt blanc. Les mains dans les poches de ma veste, comme toutes les semaines depuis maintenant plus d’un an, j’avance vers toi, vers ce lieu où tu reposes désormais.

Me voilà comme à chaque fois, assis, adossé contre ce tronc d’arbre qui fait face à la pierre où est gravé ton nom. « Tessa, tu me manques. » Mes premiers mots pour toi, a chacune de mes visites hebdomadaire. Mon cœur bat au ralenti, je me sens lourd, je me sens vide. Tout le monde me dit que je devrais arrêter de venir si souvent te voir, que ça ne m’aide pas, bien au contraire, ça entretien ma peine et que je ne pourrais pas avancer en continuant ainsi. Le pire, c’est que je sais qu’ils ont raison, tout comme je sais que tu me dirais exactement la même chose. Je te connais bien ma puce et tu ne voudrais probablement me voir comme ça, tu me voudrais vivant et souriant comme avant. C’est vrai qu’actuellement, je suis loin du jeune homme que tu connaissais, et pourtant par moment tu pourrais encore percevoir en moi ce garçon un peu barge qui aime faire le pitre pour amuser la galerie. Tu me connais depuis les couches-culottes, j’ai toujours été comme ça, un peu fou, amusant et insouciant, j’ai changé depuis ton départ. Enfin, je suis toujours moi, mais avec une part un peu plus sombre sans doute. Ta disparition m’a beaucoup trop affecté. J’essaie de garder la tête hors de l’eau, parfois j’y arrive, parfois moins. Ironie pour un maître-nageur, non ? Parce que ça y est, j’ai eu le diplôme, et je suis officiellement affecté aux parties baignade du Centre, même s’il m’arrive d’aider un peu partout selon les besoins, comme je sais un peu tout y faire vu que je travaille là-bas depuis mes seize ans. Si rappelle-toi comme je te tannais à te raconter mes journées de travail, comme j’étais fier à cette époque de pouvoir travailler l’été pour ramener un peu d’argent à la maison et aussi m’en mettre de côté pour plus tard. Un plus tard qui je ne savais pas, serait sans toi.

Le fait de le penser, me voilà au bord des larmes, alors je prends une profonde respiration, pas question que je pleure devant toi, tu ne m’as jamais vu pleurer, et je ne veux pas changer cela. Non, je veux que tu continues de me voir comme celui que tu m’as connu, heureux. C’est vrai, que ce soit ta famille comme la mienne, on était pas bien riche, les fins de mois difficiles, ça nous connait et pourtant, on se faisait de petits riens un quotidien extraordinaire. On a connu que Glenwood Springs et ça nous convenait comme ça. On avait des envies de voyages, mais on s’était juré de toujours rester vivre ici. Je ne sais pas si tu t’en doutais, mais je t’aimais comme un dingue, oui enfin ça tu le savais hein. Ce que tu ne savais sans doute pas, c’est que j’étais sur le point de te demander ta main. C’est vrai qu’on était encore jeune, mais on était bien ensemble, on a toujours été ensemble, et j’ai toujours su, d’aussi loin que je me souvienne que l’on serait toujours ensemble. Je ne concevais pas ma vie sans toi. Le pire dans tout cela, c’est que si ça ne se fait pas, ce n’est qu’entièrement de ma faute. Tu ne voulais pas y aller à cette fête, j’ai insisté, je ne sais plus trop pourquoi je tenais tellement à aller à cette soirée, mais tu as fini par céder à mon caprice du gamin que je savais être parfois. Si je t’avais écouté, si on était resté chez nous, tu serais encore là, avec moi et on serait probablement mariés aujourd’hui.

Je me redresse un peu et je ris nerveusement, me passant une main dans mes cheveux, comme je le fais à chaque fois que je ne suis pas très à l’aise. Je croise mes jambes en tailleur et continue de fixer ton prénom sur ta tombe. Je te parle sans arrêt du passé, mais il n’a plus d’importance aujourd’hui, je commence à le comprendre. Jusque-là, j’esquivais de te parler de ce qu’il se passe pour moi depuis que tu es partie. Je pense qu’il est temps que j’y remédie. Maman me dit que je dois vraiment venir moins souvent et que je dois une bonne fois pour toutes te dire ce qu’il se passe dans ma vie aujourd’hui pour que j’arrête de me sentir coupable. Tout le monde autour de moi n’en peut plus de mes sautes d’humeur. Je ne suis pas à proprement parler bipolaire comme j’ai pu l’entendre, même si parfois mon comportement tend à le penser. Aujourd’hui, un an après, je suis toujours ce jeune homme un peu fou, extraverti, intrépide, j’aime toujours autant tester mes limites, aller aux extrêmes, mais il suffit d’un petit déclic, d’un bruit un peu trop puissant, ça me ramène à la tempête, et je deviens sombre, terne, silencieux au mieux, et au pire, exécrable, méchant dans mes paroles. Je ne veux pas blesser les gens intentionnellement, en réalité c’est à moi que j’en veux.

Je m’en veux de t’avoir obligé de m’accompagner, mais au-delà de ça, je m’en veux de continuer à vivre sans toi, de me construire un futur où tu ne seras pas dedans. Et par-dessus tout, je m’en veux des sentiments que j’éprouve pour une autre. J’ai mis le temps à m’en rendre compte, non en fait je le savais, c’est juste que je ne voulais pas me l’admettre et maintenant que je commence à l’accepter, je ne peux m’empêcher de me sentir encore plus coupable. Elle est sûrement celle qui subit le plus mes changements d’état, parce que je ne sais tout simplement pas comment gérer ce que je ressens pour elle. Je t’imagine déjà en train de lever les yeux et soupirer et en train de me dire que je ne dois pas gâcher ma vie pour toi, que je suis encore jeune et que c’est normal. Je sais bien que tu ne m’en voudras pas de refaire ma vie, si les places étaient inversées, j’aimerai que tu continues de vivre normalement aussi, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Et puis ELLE, ce n’est pas n’importe qui. Léonie, je lui dois la vie. Tu sais, elle était restée coincée avec nous dans le garage, elle a essayé de nous aider, de t’aider. On n’a rien pu faire, je voulais rester avec toi. Je ne sais pas comment elle a fait, mais elle a réussi à m’attirer à l’intérieur et me protéger de l’éboulement du reste du garage qui menaçait de s’effondrer. Je sais qu’elle a fait ce qu’elle a pu pour toi aussi, mais je me montre parfois cruel avec en lui reprochant ton décès. Ce n’est pas sa faute, c’est la mienne. Je ne l’ai pas revu de suite après la tornade, mais quand on s’est rencontré, c’est vite devenu une habitude, j’ai fini par passer tous les jours au café où elle travaille. Ça me faisait du bien de parlé avec elle, on a vécu la même chose, ensemble, c’était bien d’avoir quelqu’un qui me comprenait. Puis de fil en aiguille, d’une habitude, c’est devenu un besoin. Tessa, je suis désolé de te dire ça, mais aujourd’hui, j’ai besoin de Léonie dans ma vie. Elle seule sait calmer mes angoisses et m’apaiser. J’ai besoin de son regard sur moi, de sa voix douce à mes oreilles, de son contact. Je n’arrive pas à le lui dire, j’ai l’impression de te trahir et chaque fois je la repousse.

Je souffle un bon coup et je me relève. Je ne peux pas rester là après ce que je viens d’avouer à Tessa. Le fait de lui avoir parlé de Léonie, d’un côté je me sens plus léger, mais d’un autre côté, j’ai comme la sensation que je vais avoir du mal à revenir ici. Je pose une main et je frissonne au contact glacé de la pierre. Le vent s’était levé, je n’avais pas remarqué. Je regarde une dernière fois pour aujourd’hui son prénom gravé. Je te promets d’essayer d’avancer sans toi la tête haute, j’ai commencé, je ne me terre pas comme un rat mort, je sors. D’ailleurs, j’ai oublié de te dire, mais j’ai changé d’appartement récemment, j’espère que tu ne m’en veux pas trop. Mais rester dans celui qu’on partageait, c’était trop douloureux et j’avais du mal à faire face un minimum à ta perte. Je veux m’en sortir, je peux le faire, mais cela veut dire que pour cela, je dois laisser derrière moi notre passé. Je ne t’oublie pas pour autant, j’essaie juste d’arrêter de m’accrocher à un souvenir. Ce n’est pas facile, mais Léonie est avec moi, Mack aussi elle est là pour moi, elle aussi elle a perdu quelqu'un et on se comprend mieux que jamais et puis mes proches m’aident bien. Heureusement que je les ai, tu sais. Ma main effleure dans une légère caresse les lettres de son prénom, mes pas m’emmènent hors de ce lieu mélancolique. « Tessa, je t’aime et je t’aimerais toujours. » Elle restera toujours dans ma mémoire, mes souvenirs, jamais elle ne cessera entièrement d’exister dans ma vie, même si j’arrive à me laisser le droit à retrouver le bonheur dans les bras de Léonie. Je l’aime, il faut juste que j’arrive à gérer mes sentiments pour elle et mon sentiment de culpabilité et de trahison envers Tessa. Je dois réussir à admettre que Tessa est mon passé et surtout que Léonie peut être mon futur, si l’on fait abstraction de son lâche de petit-ami et en admettant qu’elle ressente la même chose que moi, ce que j’ignore totalement.

Effectivement, j'avais loupé le petit commentaire de Lélé ! Ta fiche est vraiment très belle, j'aime beaucoup la façon dont tu as présenté les choses et sa relation avec Tessa (enfin, si je peux encore appeler ça une relation ), vos RPs vont être tellement passionnants ! J'ai hâte de vous lire mes chouchous !!!



Maintenant que tu es un pur habitant de Glenwood Springs, tu as plusieurs choses à faire pour bien t'intégrer. Après ta validation, certains points te seront automatiquement attribués. Par la suite, tu pourras en demander d'autres dans ce sujet. Si tu veux te créer un scénario ou rechercher des liens précis, le mieux serait de te rendre dans ce sujet. N'oublie pas d'aller recenser ton métier et de te faire un logement, ainsi qu'une fiche de liens ! Et surtout, n'oublie pas de t'amuser parmi nous, petit chou, en espérant que tu te plaises chez les fous