« Mais allez, enlève ça c'est nul à force! », répliquais Hazel, ma petite sœur âgée de sept ans à l'époque. « Roh, mais personne te force à regarder, va dans la chambre des parents, il y a une télévision. », et ça, c'était moi qui répliquais. Ce fut un parmi tant d'autres de ces moments ou ma sœur âgée de trois ans de moins que moi et moi-même nous défoulions l'un sur l'autre. Oh non, loin de moi l'idée de vous faire comprendre que seule la haine nous unit, puisque justement c'est là tout l'inverse. Ma sœur est absolument tout pour moi, durant les trois premières années de ma vie je me suis ennuyé comme jamais. Mais quand j'ai su que ma mère était de nouveau enceinte d'une fille, je comprenais petit à petit que je n'allais plus être seul ne serais-ce qu'une fois. Et c'est d'ailleurs pour ça, que j'ai décidé de parler de ce souvenir avec elle. En réalité, nous étions installé sur le canapé comme beaucoup de week-end et même âgé de dix ans, j'étais déjà passionné par le métier de pompier. C'est donc naturellement que je passais mes journées devant la télévision à regarder des documentaires là dessus, ce qui ne plaisait pas à Hazel visiblement. « Harry, vraiment là ! C'est  bon, tu les as déjà vu pleins de fois, laisse moi regarder ce que je veux. », « Mais j'ai pas envie de regarder tes dessins animés de barbie là Hazzie, allez va jouer dehors. ». Bon je l'avoue, on était pas toujours très doux, mais quand on s'attaquait à ma passion, j'étais pas des plus agréables. « CHANGE ! » criait-elle alors qu'elle s'était entre temps jeté sur moi pour me récupérer la télécommande, mais ayant l'avantage du à ma taille, je gardais mes bras en l'air avec la télécommande dans une main, riant. « T'es trop petite sale monstre, tu pourras pas! ». C'était mal la connaitre que de dire ça, oui je l'avoue. Elle ne s'était pas fait prier, et s'était jeté sur moi. Elle était plus petite, plus fine, mais elle savait s'y faire. C'est ma petite sœur et aujourd'hui, c'est toujours la même.



« Harrold, viens voir s'il-te-plais! », « M'man, j't'ai déjà dis d'arrêter de m'appeler comme ça! », répliquais-je, survolté comme tous les adolescent de quatorze ans. De ce pas, je quittais la télévision pour rejoindre mes parents dans la cuisine qui m'attendait, assis l'un et l'autre autour de la table. Avais-je fait une bêtise que j'avais oublié ? Hazel m'avait-elle balancé ? Pour tout dire, je commençais réellement à douter, et il était clair que ça allait chauffer pour moi. « C'est ton prénom à ce que j'sache, non ? », « Non, c'est Harry. », « Bon, on doit te parler, assis toi et tais toi, tu veux? », et ça, c'était mon père. Ne croyez pas qu'il m'engueulait, bien au contraire. Il me taquinait tout le temps, j'avais et j'ai toujours eu de très bonne relation complice avec mes parents. Tout comme avec la plupart des personnes de ma famille, en faite. Obéissant, je venais prendre place en face de mon père, et donc avec ma mère à ma droite. Nonchalant, je posais ma joue contre la paume de ma main et attendais sagement d'entendre ce que mes parents avaient à me dire. « Bon, avec ta mère et moi on a réfléchit, et on est allé à la caserne à côté du centre ville. On s'est renseignés et pendant les prochaines vacances scolaires, tu iras faire un stage pendant une semaine. », « Sérieux ?! » avait été ma seule réponse. J'étais plus que content, je n'avais jamais étais dans aucune caserne, les seules que je voyais étaient dans les films et elles me donnaient déjà tellement envie. Je n'en revenais pas, j'allais passer une semaine dans une caserne et on allait m'apprendre le métier. J'allais enfin faire ce que je pensais aimer vraiment. Parce que oui, j'étais passionné depuis toujours par ce métier mais je ne l'avais jamais exercé. Je crois que mes parents ne m'ont jamais fais aussi plaisir et encore aujourd'hui, c'est un peu comme si c'était grâce à eux que je faisais ce métier.


« Ana, réellement ? », « Ouais! Demain y'a la soirée chez Adam, je vais essayer de la serrer gros. », « Ah, d'accord. » Ma réponse vous paraît froide ? Elle l'est. Enfin, pas froide, parce que dans le fond je riais très fort. Mon ami de l'époque, Gregory était ce genre de garçon à aimer les femmes sans jamais s'arrêter. Bon, comme tout homme de vingt ans me direz-vous, mais lui c'était vraiment une passion. Et la dite Ana n'était pas n'importe qui. J'étais loin d'être ce genre de garçons à profiter des filles n'importe comment, mais disons que j'aimais tout de même m'amuser. Encore plus si la fille devant moi attendez la même chose. Et Ana était justement ce genre de fille, très respectable et droite mais qui avait besoin de temps en temps de ce genre de choses. Il a suffit d'une soirée pour qu'elle et moi on couche ensemble, chose que je n'ai jamais dis à Greg. Pourquoi? Parce qu'il était dessus depuis tellement de mois, à se dire qu'il l'aurait. Et même ce soir-là, il ne l'a même pas eu. A l'époque, j'aimais beaucoup cette jeune fille, pétillante, sûr d'elle, caractère bien trempé, tout ce que je pouvais aimer. Malheureusement à part une seule nuit, ce n'est jamais allé plus loin entre elle et moi. Je l'ai un peu regretté, mais je savais que mon collègue n'aurait pas apprécié. Encore aujourd'hui, il ne le sait pas. Mais c'est tout de même à vingt ans que j'ai rencontré mon premier "grand" amour. Une histoire qui n'aura duré qu'une année, mais qui fut très forte et passionnée. J'étais tellement à fond dedans que je ne sortais plus avec mes amis, j'étais tout le temps avec elle et même ma petite sœur Hazel, avec qui j'avais pris l'habitude de sortir en soirée avec mes amis me reprochait le fait de me terrer. Et elle n'avait absolument pas tort, malgré tout l'amour que je portais à cette femme, elle m'empêchait de voir tous mes amis. Chose que j'ai finis par comprendre, mais elle non. En réalité, pour elle c'était quasiment normal que je ne vois qu'elle, parce qu'elle ne voyait que moi. Mais ce n'était en rien le style de vie que j'aimais, ça ne m'attirait pas et j'ai finis par me dire qu'il valait mieux que je sois seul plutôt que dans une histoire qui ne me convenait plus. Alors je l'ai quitté. Entre temps, j'étais entré officiellement dans la caserne ou j'avais fais mon premier stage à quatorze ans, et ou j'ai finis par devenir jeune sapeur pompier jusqu'à mes vingt ans. A vingt et un je faisais mon entrer en tant que pompier après avoir obtenu mon diplôme concerné.



« Monsieur Nash ? Vous m'entendez ? Comment vous vous sentez ? » Je me souviens qu'on me parlais, mais je ne comprenais rien. J'entendais, mais je ne savais pas ou j'étais, j'avais l’impression de me réveiller après trois jours de sommeil. J'en étais pas loin, finalement. Un peu de lumière au dessus de moi lorsque j'ouvrais mes yeux, et à nouveau la voix du médecin, ce que j'eus fini par comprendre. « Vous êtes à l'hôpital de Glenwood Springs, vous avez eu un accident lors de votre intervention. C'était il y a quelques heures, vous avez été opéré et désormais, il faut vous reposer. » m'avait-il dit. Je pensais qu'à l'école de médecine on leur apprenait le tact, apparemment lui avait sauté cette étape. Il a fallu que j'attende une infirmière pour qu'elle m'explique réellement ce qu'il s'était passé. Quelques heures auparavant, une tornade s'est abattue sur la ville et a fait de terrible dégât. Je n'étais même pas au travail, mais on m'a appelé en renfort parce qu'il manquait du monde et que le maire avait sorti l'état d'urgence sur la ville. Je me suis retrouvé avec un collègue quasiment près de la retraite, et nous devions aidé une famille à quitter leur maison qui commençait à s'effondrer. Par chance, toute la famille à pu être sorti à temps, malheureusement moi je me trouvais encore dans la maison quand les murs sont tombés. Mes jambes ont été coincé sous un pan de mur, les pompiers qui m'ont récupéré ont pensé que je n'allais pas m'en sortir. Eh bien si, mais avec deux jambes en très mauvais état. En réalité, lors de mon réveil je ne les sentais tellement plus que je n'y pensais pas, c'est quand j'ai voulu bouger la première fois que j'ai compris. J'ai eu très peur, je savais que le métier que j'avais choisi n'allait pas être tout rose et c'était des risques que j'ai toujours été prêt à prendre. Mais quand vous êtes à l'hôpital, sans l'usage de vos jambes, et que votre sœur arrive en trombe dans votre chambre en pleurant à sanglot, vous réfléchissez deux fois. Mais cela ne m'a pourtant pas éloigné de ma passion, lointaine soit-elle. Les médecins ont étaient clair, je ne pourrais peut-être jamais retourner à la caserne, même avec de la rééducation. Mais c'était mal me connaître de me dire ça à moi, Harry Nash, battant comme pas possible. Alors me voilà, un an après l'accident, toujours en fauteuil roulant mais avec de l'espoir. Je sens mes jambes, je sais qu'elles sont là, je les fais travailler tous les jours, jusqu'à l'acharnement. J'en ai besoin, j'ai besoin d'elles et je sais que j'y arriverais. J'ai fais énormément de progrès rien qu'en une année, et même si les médecins n'ont pas le droit, ils m'ont dit que si je continuais comme ça, il se pourrait que d'ici six à un an, je remarche. Je n'attends que ça, lorsque je suis chez moi il m'arrive de me lever et de faire quelques pas, mais je ne le fais jamais seul. Déjà parce qu'elles tremblent trop, et que si je tombe, je ne pourrais jamais me relever seul. J'ai un soutient sans faille, celui de ma famille. Je suis un homme battant et courageux, mes jambes ne me feront pas défaut, pas à vingt sept ans. Je n'ai en aucun cas perdu ma joie de vivre, mes sourires, mes rires, tout est encore présent, même plus qu'avant. La seule chose qui a changé, c'est que ma sœur est très souvent chez moi pour m'aider dans les tâches quotidienne, et je ne pourrais jamais assez la remercier de tout ce qu'elle a fait, fait et continue de faire. Je ne serais jamais seul, et c'est ma plus grande force.